Tatouage : ces petites choses triviales qu’on ne dit pas

Quand on parle de tatouage, que l’on demande aux gens qui ne sont pas encore passés sous l’aiguille quelles sont leurs interrogations on a toujours de grandes questions sur les motivations, sur les choix, le pourquoi, le comment. Ce qui est passionnant en soi, et vaste.

Mais tout ça c’est l’étape de l’avant, l’étape de la décision.
Quand tu rentres dans un salon pour te faire tatouer, le jour de ton rendez-vous, où quoi et comment est (souvent) déjà déterminé. On a parlé avec maintes personnes de la douleur, de la perception sociale, du dessin, des soins à suivre ensuite, on pense avoir fait le tour, ça y’est, on est prêt.
Aussi aujourd’hui je veux vous parler de toutes ces choses auxquelles on ne pense pas quand on va se faire tatouer, ces petites choses triviales qui font partie de l’expérience du tatouage.

Cet article est réalisé avec la participation tout aussi arbitraire qu’exceptionnelle d’Emma Stone. Enjoy.

Le rasoir

On ne vous le dit pas assez mais lors d’un tatouage, tous les poils de la zone concernée doivent disparaitre !
Vous pouvez bien sûr vous en charger vous-même en amont, mais j’avoue personnellement ne pas vraiment y penser. Et puis, même si c’est toujours assez étrange de laisser un inconnu vous raser le duvet du bras, ça à le mérite d’être relativement unique.

Emma n’est pas convaincue par cette histoire de rasoir.

 Le stencil

C’est bon, votre peau est lisse comme des fesses de bébé. C’est maintenant le temps de la pose du stencil. Mais le stencil, qu’est-ce? C’est le support papier sur lequel est tracé le dessin que l’on va venir apposer sur votre peau – il comprend les lignes principales et quelques détails : de quoi donner à l’artiste suffisamment d’informations pour encrer de manière définitive votre tatouage dans votre épiderme.
Le-a tatoueur-euse humidifie l’emplacement choisi puis place le stencil, qui va venir dessiner le tracé du futur tatouage. Comme vous pouvez l’imaginer, cette étape est primordiale: elle vous permet d’avoir un aperçu de ce que donnera le dessin sur votre corps.
Regardez-vous dans un miroir et surtout bougez ! Un bon tatoueur vous y incitera probablement, puisqu’il est important de constater les déformations que vos mouvements donneront au dessin.
N’hésitez pas à prendre tout le temps dont vous avez besoin, et si vous souhaitez changer la position du tatouage, demandez-le. Le tatoueur effacera les traits, et recommencera la pose.
Si le dessin doit changer trois fois de place, il changera trois fois de place. Une fois tatoué vous l’aurez sur le corps toute votre vie, embêter votre tatoueur dix minutes en vaut la peine !

Comme Emma et Spiderman, bouge ton body !

Pendant la séance, le-a tatoueur-euse garde généralement à portée de regard le dessin original afin de pouvoir s’y référer régulièrement : les traits du stencil étant altérés au fur et à mesure par les passages de vaseline, de lymphe, de sang.

Le plastique

Tout est emballé dans du film transparent, de type film alimentaire. Si si. Les fils de la machine, les surfaces ou reposent les instruments, le pied de la lampe, les contenants d’encre, etc. Toutes les surfaces que le-a tatoueur-euse peut être amené-e à toucher pendant qu’il-elle vous tatoue sont protégées de cette manière.
Les petits pots à encre sont souvent « collés » à la surface du poste de travail avec de la vaseline.
Et un tas de sopalin attend dans un coin et avec impatience d’absorber vos fluides et l’excès d’encre.

Prêt à passer sous l’aiguille?

Le bruit

Ca y’est, vous êtes installés (confortablement, surtout) vous contrôlez votre stress tout va bien et soudain un bourdonnement grinçant se fait entendre : on ne vous avait pas prévenu ! Les machines de tatouage produisent une vibration constante, et c’est un son que vous viendrez probablement à apprécier au fil de vos futurs tatouages.

Le sang

Le sang, la lymphe, les substance diverses et variées que votre corps produit quand il est agressé par une aiguille qui pénètre son épiderme de manière répété pendant plusieurs minutes, voire heures.
Les saignements dépendent énormément des prédispositions de chacun, de la zone tatouée, de la taille du tatouage et de sa nature. Le remplissage fait plus saigner que de fines lignes par exemple.

Il est donc fortement recommandé de porter de préférence des vêtements noirs ou peu fragiles, et surtout amples et en matière naturelle (coton) le jour J.

Emma aurait préféré qu’on parle de fluide corporel à une autre heure que celle du repas.

Détail glamour : la première nuit vous aurez probablement pour consigne d’emballer votre tatouage de film alimentaire. Et il dégorgera beaucoup. De lymphe mêlée de sang, mais surtout d’encre. Prévoyez des vêtements et des draps qui peuvent être sacrifiés à la cause.
Bien sur, si votre tatouage est fin, ou très petit les sécrétions seront moindre voire presque inexistantes.

L’effet Malabar

Que celui qui n’a jamais eu l’impression que son tatouage allait disparaitre au lavage lève la main ! Avec les dégorgements d’encre et de couleurs, les premières douches donnent souvent l’impression que le tatouage ne tient pas.
Après plusieurs tatouages, c’est une impression irrationnelle dont je n’arrive toujours pas à me défaire, même s’il est bien évident que ce n’est pas un peu d’eau savonneuse qui viendra à bout de l’encre profondément incrustée dans votre soyeux épiderme.

Les croutes

Le tatouage est une cicatrice. Une croute colorée va rapidement se former à sa surface ce qui va donner dans les premiers jours un aspect pour le moins médiocre à votre tatouage. Mais il est important de bien suivre les conseils de votre tatoueur concernant les soins : ne grattez pas, hydratez, etc.
Quand les croutes partiront, en petit morceaux tout baveux de vaseline, elles révèleront le vrai aspect de votre tatouage et je vous assure que ce résultat définitif est beaucoup plus parlant.

Et oui Emma, tout est bien qui finit bien.

En bonus, je vous propose cette chouette vidéo réalisée par l’équipe de Madmoizelle, autour de Matik, jeune tatoueur plein de talent. Elle permet bien d’appréhender les différentes étapes d’une session.

4 réflexions sur “Tatouage : ces petites choses triviales qu’on ne dit pas

  1. Suki dit :

    Je suis passée par toutes ces étapes et c’est génial de les avoir listées comme ça, car j’aurai adoré en prendre connaissance avant de faire mon premier tatoo ! J’ai mis du film alimentaire les trois ou quatre premiers jours car j’avais très peur la nuit (mon tatouage étant dans le haut du dos) et je passais ma vie à chercher sur internet les symptômes d’allergies car les démangeaisons et rougeurs persistaient, tout ça pour comprendre que je faisais une reaction au Cicatryl ! En tout cas cet article est super pour les néophytes et rappelle des souvenirs aux convertis, merci ! 🙂

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    • Catbird dit :

      Merci pour ton commentaire 🙂 Il est aussi temps que je fasse un article sur la cicatrisation, trouver la routine qui nous convient (et donc la crème également!) est important quand on devient habitué·e·s des tatouages (et comme dans ton cas, on peut parfois avoir des inquiétudes ou des mauvaises surprises).

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  2. Guillaume dit :

    Bonsoir, je vous contacte car j’ai une petite question à vous demander. J’aimerais savoir à combien faut mettre l’alimentation quand ont fait du traçage, remplissage etc … Merci

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    • Catbird dit :

      Bonjour Guillaume,
      Merci pour ton commentaire mais malheureusement : je ne suis pas tatoueuse ! Je n’écris ici qu’à partir de mon propre vécu de tatouée passionnée et je ne peux donc pas apporter de réponse aux questions techniques.
      J’espère que tu trouveras l’interlocuteur-rice qui saura te répondre 🙂

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